La Compagnie Caravelle, fondée en 2010 par Antoine Guillot, décline ses activités autour de deux axes. Le premier est consacré à la création, production et diffusion de spectacles et le second met en oeuvre des actions culturelles destinées à tous les publics principalement sur les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. Ces deux axes trouvent leur complémentarité dans des projets à l’international pour faire résonner le théâtre contemporain français à l’étranger.
La Compagnie Caravelle est soutenue par la Ville d’Aix-les-Bains, le Département de la Savoie, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et par son cercle des mécènes.
Quatre axes d’action :
– Création
* Sur le territoire Savoie Mont-Blanc
* À l’international
– Territoire
* Transversalité avec des dispositifs Culture Santé ou Culture Justice
* Collaboration avec différents acteurs du territoire
* Mini tournée des Alpes (réseau de lieux alternatifs développé sur le sillon Alpin par la compagnie)
– EAC
* Interventions dans les options et spécialités Théâtre des lycées Baudelaire à Annecy et Vaugelas à Chambéry
* Interventions en cours et gestion de projets avec l’Université Savoie Mont-Blanc et ENAAI
* Stages, ateliers, master class de la primaire aux études supérieures (en lien avec une des créations de la saison)
– Média
* Carnet d’Art Podcast (culture, histoire, patrimoine, interviews, etc.)
Notre esthétique, notre engagement
Dans une esthétique qui consiste, pour le spectateur et pour le comédien, à entrer dans un face à face spectaculaire pour prendre conscience du présent de la scène et de ses enjeux, La Compagnie Caravelle suit une ligne artistique d’un « Théâtre incontrôlé ». En expérimentation depuis 2005, cette esthétique relève d’une démarche personnelle propre à Antoine Guillot. Elle est en évolution constante au fil des différentes créations, expériences et actions menées auprès des multiples publics rencontrés. Véritable laboratoire de recherche, elle tente de recueillir tout ce qui pourrait être constitutif d’une manière de « faire » du théâtre en interrogeant ce qui façonne notre identité, qu’elle soit individuelle ou collective. Favorisant la transdisciplinarité, cette démarche, se construit en cherchant le point d’équilibre qui abolit les frontières entre les différentes expressions artistiques : arts visuels, musique et textes originaux pour les articuler entre eux et permettre de comprendre le présent et la complexité du monde moderne, en mêlant la grande Histoire et les histoires individuelles. Il s’agit de lier étroitement une esthétique, des questionnements et une exigence avec l’état de la scène contemporaine et le rôle politique et social du théâtre dans une société en constante évolution voire, en révolution. Les préoccupations des travaux de la compagnie s’articulent autour de la construction d’identités. Identités individuelles comme collectives, et les interrogations sont multiples : qu’est-ce qui façonne ce que l’on est, les sociétés dans lesquelles nous vivons ? En partant du postulat qui conditionne en partie notre démarche : « Toute identité est narrative, il n’y a pas d’identité sans les histoires qui la racontent », nos créations racontent pour créer du lien et éclairer quelques-uns des fondements de ce que nous sommes. Quelle place est-il alors nécessaire de donner au théâtre, au comédien et à l’auteur dans notre société contemporaine ? Comment questionner la scène et la place du spectateur ? Quel est notre rapport au texte, aux mots, aux idées, à la pensée ? Comment lier une esthétique, des questionnements, l’état de la scène contemporaine et le rôle politique et social du théâtre dans une société « malade » et en mutation ? Dans cette perspective, Le “Théâtre incontrôlé”, c’est placer le comédien sur scène dans une performance qui le relie étroitement à la réalité du présent. C’est chercher à repousser toujours plus loin les limites qui le conditionnent d’une manière ou d’une autre et à saisir l’Utopie d’une perte de contrôle du conscient et de la morale sociale pour trouver une forme de liberté la plus totale possible. Le « Théâtre incontrôlé », dès l’origine de sa recherche et de son nom, c’est un jeu qui trouve son essence dans une quête perpétuelle de liberté pour le comédien sur scène.
Le public face à un spectaculaire
Que devient le spectateur ? quel est son rôle ? Il est au centre de nos préoccupations artistiques et entre dans le processus de la définition de notre esthétique théâtrale qui interroge aussi les citoyens que nous sommes. Dire que « le public est face à un spectaculaire », dans le sens de « qui frappe aux yeux, frappe l’imagination, frappe l’âme, la conscience et le corps », c’est entrer dans une recherche qui prend appui sur deux leviers :
– Le premier est celui de la performance physique du comédien. Celui-ci, face au spectateur, tel un gladiateur des temps modernes, “joue sa vie” en mettant sa performance au service de valeurs et d’histoires portées, qui se rapportent à la fois à la grande Histoire du monde et à des histoires individuelles liées à celle-ci. La danse et la transe en sont les principaux outils.
– Le second est l’élaboration de “scénographies objets”. Les objets racontent intrinsèquement une histoire et ce, indépendamment du spectacle au service duquel ils sont, et le spectateur y est très sensible. Nous utilisons aussi régulièrement divers artifices tels que la fumée, des poudres ou liquides de couleurs, des créations lumières et musicales qui donnent à notre propos la résonance voulue.
Vers un « tout public » : aller chercher les spectateurs qui ne le sont pas encore.
Pour aller à la rencontre des populations visées, dans cette démarche qui consiste à ouvrir le théâtre à tous et dans les coins où le théâtre est inaccessible, nous développons, de l’école primaire aux études supérieures, en passant par les lycées, des ateliers. Nous faisons entrer le théâtre dans des EPHAD, des hôpitaux, des prisons, des quartiers ou des structures d’accueil pour des personnes en situation de handicap par exemple. Nous proposons des stages spécifiques avec nos artistes internationaux (notamment autour de la démarche du « Théâtre incontrôlé »), et laissons l’accès aux répétitions. La production de podcasts avec Carnet d’Art Podcast offre cette possibilité de trouver un public et de le questionner sur différents thèmes en lien avec le théâtre et le fonctionnement du monde d’aujourd’hui, entre autres. En somme, la démarche s’articule autour d’une volonté d’aller chercher des spectateurs qui ne le sont pas encore. Rendre le concitoyen spectateur et parfois même l’intégrer à certaines démarches de création.