
Nous avons rencontré Marjolaine Piccone, entrée, avec Mustapha Benfodil, dans le cercle des traducteur.rice.s de Guillotine et interviewée sur ce travail en cours de réalisation. Notre spécialiste de Littérature comparée définit d’emblée un rapport à l’œuvre qui repose sur « le lyrisme qui affleure dans la laideur, dans la violence, dans la rage. » C’est aussi le puissant désir de porter ce texte dans une langue où « il s’agit de jouer sur les nuances, de l’argot, du familier, de l’oral, sans perdre cette nappe musicale qui déploie rimes, assonances, allitérations, pour que le sens, la signifiance résonne, se démultiplie dans un système abyssal d’échos et de répétitions. » Une traduction qui met une fois de plus en évidence la nécessité d’éprouver la langue, de la pousser dans ses retranchements, de s’intéresser au plus près à la modernité d’un texte, qui joue sur les ruptures, pour en saisir le rythme. Une vision à la fois poétique et lyrique mais aussi structuraliste où “la langue de Quevedo (poète du siècle d’or espagnol) se heurte à cette modernité selon Baudelaire“. Marjolaine Piccone est Docteure en Littérature comparée, spécialiste de la littérature espagnole et auteure d’une thèse sur la génération des Novísimos, poètes espagnols contemporains, révélés dans les années 70. Un grand merci à elle pour son propos et cette mission envisagée comme “un défi sans fin” !