Rentrée au Conservatoire d’Annecy à ses sept ans, Camille débute le violoncelle en formation classique puisqu’il en est de coutume – la gosse a bien essayé de négocier le blues, mais l’envie est refusée. Alors il faudra attendre des années avant d’imposer que ce qu’elle aime jouer c’est du contemporain, du tango avec les copines et surtout mêler ses compositions à la danse et au théâtre. Ça commence au lycée avec un looper qui lui permet de s’enregistrer en direct et d’accumuler les boucles musicales, des extraits de No et moi de Delphine de Vigan et un meilleur ami qui lit ces textes.
Petit à petit, l’accord traditionnel du violoncelle se distord pour créer de nouvelles sonorités, attirer de nouvelles harmoniques et les mains commencent à frapper le bois de la caisse de résonance pour que l’instrument à cordes devienne aussi percussion. Les partitions sont rangées au placard : l’improvisation devient l’unique manière de jouer.
Étudiante à l’École Supérieure d’Art d’Annecy en Master Terrain, son travail se compose de lames de couteaux, de pastels, de cendres et de feu, et elle cherche à allier ces recherches plastiques avec sa pratique musicale et celle de l’écriture.
Elle aime le gin, les bars, le fromage et les fleurs, est un peu trop en colère contre « cette putain de société de merde » mais se dit qu’en vrai la vie est sacrément belle et qu’il y a un milliard de choses à faire pour glaner un sourire, gagner des luttes et bouleverser le cours des ruisseaux.